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Kajhuraho : sexe, pêche et diahrées (du 18 au 25 avril)
Nous y voilà enfin après quelques heures de retard… .le réseau ferroviaire indien et ses charmes 😉
Il fait déjà bien nuit, mais les temples principaux sont en bord de route, ce qui nous laisse un aperçu de la beauté du site.
Le lendemain, on se trouve une super petite guesthouse, à 1 km de là : on est déjà dans un village beaucoup plus rustique…des petites filles dansent en nous voyant. Khajuraho nous plaît bien, l’ambiance y est beaucoup plus calme que dans les villes indiennes visitées précédemment, les gens plus natures aussi.
On pensait y passer deux ou trois jours….on y restera une semaine.
Dans la guesthouse, on rencontre Ana, une suédoise, qui a organisé une sortie pêche avec quelques enfants du quartier pour le lendemain.
Trajet en train
Vues de Khajuraho
En Inde, faut pas être pressé de la vie : on te donne RDV à 9h pour la pêche ? Sache que tu n’y seras jamais à 9h. Même si on t'assure que c'est à 10 min à pieds, compte 40 min à marcher en plein cagnard. Le temps en plus de faire ta canne : trouver la petite échoppe qui vend des hameçons, du fil, te trouver une branche sympa, et de monter le tout… bon, il est déjà 12h…et il commence à faire vraiment trop chaud… Les cannes ont dû servir 10 min, sans succès ! Mais c’était drôle, et les enfants sont ravis. Finalement, le vrai but pour certain est là : tromper l’ennui.
Le lendemain, rebelotte : mais cette fois, direction un autre lac, les motos sont de la partie ! Aujourd’hui, il y aura du poisson !
En attendant la pêche, on caresse les buffalos de la maison
Première et seconde parties de pêche
Entre 2 parties de pêches, Pol est toujours malade : que serait un voyage en Inde sans troubles digestifs ? Malgré le tiorfan, le vogalène et les solutés de réhydratation, les 45° extérieurs n’aident pas et Pol se déshydrate…ça commence à durer, il va être temps d’aller à l’hôpital pour qu’il se fasse perfuser.
Ayant entendu le plus grand bien de l’hôpital local de Khajuraho (ils ne gardent pas les touristes à l’hôpital au cas où ils s’aggravent : si décès, ça fait mauvais genre…), on file dans une autre ville à une heure de là. Le proprio de la guesthouse nous accompagne, ce qui nous sera d’un grand secours pour 2 ou 3 traductions.
Je pourrais écrire un roman sur l’Hôpital indien mais je vais essayer de la faire courte : déjà, on nous fait passer en priorité : oui, on est blanc…on est gêné, la salle d’attente est remplie et avec des patients qui semblent bien mal en point. Une infirmière du cabinet de gynéco ( ?) vient nous chercher. Bon, soit, on est en Inde, peut être que les médecins sont multitâches… Ici le personnel médical est en sari blanc (la grande classe, je veux le même pour bosser). L'infirmière me fais rentrer et ferme la porte sur Pol. « But, I come for my man…HE is sick… » pas moyen, Pol reste devant la porte, j’ai le droit à un « sit » autoritaire… Je m'explique une fois, deux fois… elle s’énerve…bon, ben je m’assois. Au tour du médecin :
« qu’est ce qu’il vous arrive ? »
« ben moi, rien, je me sens très bien, par contre mon homme de l’autre côté, n’est pas en forme du tout…. »
Enfin, on ouvre la porte à Pol…qui peut enfin expliquer sa venue. On passe dans la salle d’à côté : 2ème médecin, homme cette fois. La même infirmière, qui n’a toujours rien compris me refait le coup du « Sit » autoritaire au moins 3 fois pour m’installer sur la table d’examen. Je suis obligée de rire ! Après encore de loooongues minutes de quiproquo avec une infirmière qui ne brasse pas un mot d’anglais, on finit par y arriver. Prise de tension pour Pol : ah ben oui, il n’est pas frais le garçon !
Enfin, le médecin l’examine : ici, tout se fait à la clinique, pas de prise de sang, rien ! Mais c'est qu'il est sec celui-ci, va falloir rester à l’hôpital le perfuser. Ah ! nous y voilà !
C’est donc ainsi, que Pol, complètement HS, se retrouve dans une chambre d’hôpital indienne…repos bien mérité, il s’endort avec 2,5L de perfusion. Il recevra au total 3,5L pour que sa tension remonte gentiment, et qu’il se sente un peu mieux. Forcément, quand t’es du milieu et européen, y a 2, 3 trucs qui te choquent un peu, mais ici, on est dans un hôpital local, les moyens ne sont pas les mêmes. Mais tant qu’ils le remettent sur pieds dans une hygiène convenable, ça ira.
En tout cas, tout est rentré dans l’ordre, Pol a récupéré et c’est l’essentiel.
Juste pour donner une idée du coup d’une journée d’hospitalisation, médecin, perfusions, médicaments : 32 euros… on est loin, très loin du système français. Je pense que si on envoie la facture à notre assurance, ils vont bien se marrer : tout est écrit en hindi. Sur la même feuille, t’as l’examen médical, les prescriptions d’hospitalisation, celles de sorties, la facture. Elle est collector !
Pol en chambre VIP
Après tout ça, il est quand même temps pour nous d’aller visiter les temples de Khajuraho : on ne fera que le groupe principal, qui comporte 11 temples sur les 22, ce qui nous occupera une bonne partie de la journée. C’est pas piqué des hannetons ! Ils avaient de l’imagination les Indiens de l'époque…tu te demandes comment ils sont devenus si prudes...Mais tout ça n’a qu’un but au final : l’élévation de l’esprit, une atteinte d’un certain état d’esprit par le sexe. Le tantrisme n'est pas une simple pratique sexuelle, mais une conception philosophique qui associe au sexe une sorte d'extase spirituelle. Le sexe ne devient alors qu'un instrument de la spiritualité, permettant de créer un état de fusion entre la conscience (l'être) et l'énergie vitale. Nous qui pensions que le Kama Sutra n'était qu'un manuel érotique … Le sexe n'est vu ici que comme un vecteur qui permet d'arriver à la jouissance de l'esprit.
Les temples de loin... (les photos sont coupées, n'hésitez pas à cliquer dessus pour les avoir en entier)
... Et de près. Parce qu'il en faut pour tous les goûts...
Lorsque tu te ballades dans Khajuraho, comme dans toute ville touristique, tu es alpagué par les commerçants. Quand tu y restes une semaine, t’es bien repéré et ça devient un vrai jeu. Un jour, en refusant pour la énième fois de visiter la boutique de l’un d’eux, Pol lui tend sa boîte de gâteaux pour lui en proposer un : ses yeux brillent comme ceux d’un gosse ! Il est tout content, quitte Pol la main pleine de biscuits en oubliant sa boutique. Un peu plus loin, alors que je marchande âprement des bracelets, je ne vois plus Pol… Je le retrouve de l'autre côté de la route, assis avec 3-4 commerçants, chaé à la main, en train de discuter…la boîte de gâteau est vide. !
C’est ainsi que notre semaine s’écoule tranquillement…
Le temps passe tranquillement à Khajuraho
Séance henné
Le dernier jour, on s'écarte de la ville pour nous rendre dans un parc connu pour ses cascades : on est en saison sèche, bien sûr, il n’y a plus de cascade, mais il n’y a plus de touriste non plus ! et c’est plutôt cool ! Notre ballade sera aussi riche qu’à Ranthambore, entre canyons, crocodiles, antilopes, etc…la ballade était très sympa.
Le soir, avant de prendre notre train de nuit, on est invité à un mariage…on n’avait pas prévu d’y aller, on s’y fait plus ou moins embarqué, on y arrive donc en tenue…de tous les jours pour des touristes. Hum…
L’endroit est décoré en grandes pompes ! une estrade au centre, les mariés sont en séance photos (qui va durer toute la soirée), ils posent en touchant les pieds de certains, avec des billets de banque sur la tête comme s’ils étaient bénis par l'argent, etc…Certains invités ne semblent venir que pour manger. De ce côté, c’est l'opulence. On se croirait à un buffet géant de kermesse : des stands pour manger de partout (barbe à papa, curry variés, chapati, riz, omelettes, …) et tout plein de petites tables au centre pour t’y installer...
C’est la dernière soirée : le mariage a duré 5 jours, rempli de cérémonies principalement, chants, etc… le couple s’est rencontré et marié officiellement il y a 2 jours, la femme pleurait ce jour là et a mangé avec peine.
Ce soir, elle semble assez crispée encore…Il faut savoir qu’ici, généralement, une fois mariée la femme devient un peu « la domestique » de la belle famille. Elle est là pour s’occuper des beaux parents vieillissants, aller puiser l’eau, faire à manger, préparer le chaï pour les invités…ça dépend des classes semblent-ils, mais pour les plus pauvres, c’est une forme d’esclavage moderne.
On quitte Khajuraho après des aurevoirs chaleureux avec les rencontres de la semaine…
Nous voilà en route pour Varanasi, ultime étape de notre voyage en Inde, avec les boyaux bien en place cette fois !
Photo souvenir avec une partie des copains de la semaine !
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